lundi 2 septembre 2013

La rentrée

Parfois, j'ai l'impression de souffrir d'un dédoublement de personnalités, tellement c'est compliqué dans ma tête. Je me dis une chose et une seconde plus tard, je change d'avis. Je me fixe des objectifs, je me répète les consignes et le jour d'après, tout s'écroule, je ne sais plus où je suis. Comment mettre de l'ordre dans sa tête sans devenir complètement dingue?!

Lâcher prise, on me dit. Facile... A dire... Et comment on fait déjà? Sur quel bouton faut-il appuyer pour lâcher la pression, faire partir les peurs, laisser couler les soucis comme de l'eau sur les roches? Je veux me libérer de mes angoisses pour enfin avancer sereinement. Je souhaite plus que tout en finir avec ce stress permanent qui sommeille en moi et se réveille toujours au mauvais moment. Il ne faut pas que je me stresse, du coup, ça me stresse, je me stresse et je n'arrive plus à me calmer. Folle, moi? Ah oui, dans un sens, une folle de première, mais en apparence, je donne plutôt une image d'une femme qui a le contrôle. C'est faux. J'aimerais bien tout contrôler, c'est vrai, mais je n'y arrive pas toujours et ça aussi, ça engendre du stress et par conséquent, j'en souffre.
 
Toutes les maladies viennent du stress. Alors, comment se calmer? En cette belle journée de la rentrée, une résolution s'impose : davantage de yoga, moins de facebook. Parce que la pression que la société exerce sur nous via les réseaux sociaux, c'est monumental! On se rend pas compte à quel point on se met la pression juste en regardant ce que font les autres. Unetelle a posté une photo de son bébé tout rose, tout beau, Untel est parti en voyage aux Caraïbes, unetelle va se marier... On n'arrête pas de se comparer les uns aux autres et souvent, on se trouve moins chanceux, moins riches et surtout, moins heureux que les autres. Pourtant, si on regarde sa vie dans la globalité, dans son ensemble, depuis le début, on n'est pas si mal que ça en fait, même pas si mal du tout.
 
La liberté de vivre sereinement. Je vais y arriver, je le sais, mais je manque de moyens concrets pour me mettre sur la bonne voie. Il faut peut être commencer par faire du ménage? Dans la tête, dans les relations avec les autres, dans le travail, dans le couple... Il y a du boulot!

C'est décidé, je prends mon balai et je commence par dépoussiérer mes relations sociales. Freins sur les réseaux sociaux, accélération sur mes engagements associatifs. On verra ce que ça donne.

mercredi 18 avril 2012

Le Bleu de la Mélancolie

Le bleu de la mélancolie sur tes fines paupières
Me laisse deviner la tristesse de ton cœur engourdi
Tu mets ton écharpe de la plus routinière des manières
Tu pars travailler en gardant tes soucis à l'esprit

Le gris du bitume devant toi, tu reprends de la route
Pour mieux oublier le voyage qui s'est mal terminé
Tu donnes l'impression que personne ne te touche ni déroute
C'est que dans tes yeux qu'on peut voir ton âme abîmé

Le vide des feuilles blanches au bureau, tu te met à écrire
Tu prends la parole pour ne pas affronter les questions
Tu dis qu'effacer le passé par des éclats de rire
C'est mieux qu'avaler des cafés et ronger des crayons

Tu trouves tes collègues inquiets mais tu fermes la porte
Le sol brun foncé est jonché des écrits froissés
Il y a des moments où tu te crois, sincèrement, un peu morte
Vidée de toute force de vivre et d'avancer

Si jaune et si frais, le bouquet de jonquilles sur la table
Est vite expédié loin de toute tentative de gaité
Tu gères multitude de dossiers, mais tu sens incapable
De laisser les autres venir te réconforter

L'énervement, la colère et surtout la tristesse
La pause déjeuner est le comble de ton marathon
Tu tentes d'expliquer ton mutisme, par politesse
Et aussitôt tu t'enfermes dans ta belle prison

Un coup de malchance, souvent, ne porte que du rouge
Celui qui annonce la fin de tes rêves les plus chers
Tu veux tout quitter, tout casser, mais ton corps ne bouge
Tu fixes tes bottes écarlates du regard des plus clairs

C'est l'heure de partir du travail, de quitter l'habitude
Encore une journée inutile que tu as bien rempli
A faire oublier à chacun ta soudaine solitude
Les yeux sans éclat dans le bleu de la mélancolie

vendredi 2 décembre 2011

Something about dreams

Paris, les marrons et la Tour Eiffel.
On sort du bistro, les étoiles au ciel.
Minuit, le métro est plein a craquer,
Tant pis, on marche sur les quais.

Le temps est doux, les habits trompeurs.
Celui qui sourit c'est celui qui pleure.
La peine partagée sur le St Michel
Se noie dans le thé au miel.


Paris, les amis et le jus d'orange.
Le temps d'un brunch des fous rires s'échangent.
L'assiette se remplit de bonnes victuailles,
Bonheur à la courte paille.

Sourires au coin, on refait le monde.
On lèche la glace avant qu'elle ne fonde.
On flâne, on traîne, on boit un café.
L'humeur mi-sorcière, mi-fée.


Paris, la bière et l'effervescence.
La file d'attente, on fait connaissance.
Battements de cœur de plus en plus forts,
La peur de toucher au trésor.

Et puis on danse, on saute, on jubile.
Un bond en arrière un peu juvénile.
Le rêve d'enfance à portée de main,
Le bus repart sur-le-champ.


Paris, la musique et les gens qui passent
La joie de vivre qui nous dépasse.
Arrête de pleurer, ce n'est pas la fin,
On reviendra demain.

Et à minuit, en sortant dans le vent
La lune nous chantera sans aucun accent
Tonight you feel like flowing in streams
It's something about dreams...

vendredi 23 septembre 2011

L'intégration réussie

On dit souvent que pour bien s'intégrer dans un pays étranger, il faut fournir des efforts considérables : apprendre la langue, construire une vie sociale épanouie, trouver un travail stable, se marier, avoir des enfants etc... Que chaque nouvel arrivant sur le territoire est censé s'intégrer pleinement dans la société afin de vivre heureux loin de sa Patrie. Tout ceci est vrai et je le sais sur mon propre exemple que plus tu t'adaptes à la nouvelle mentalité, plus tu en tire d'avantages. Mais l'intégration, se passe-t-elle de la même manière pour tout le monde? Et pourquoi certains ont plus de mal à s'adapter que d'autres?

mardi 13 septembre 2011

Le maître du temps

"Mais t'inquiète pas, ça viendra quand ça viendra", "T'es encore jeune, tu y arriveras sans problème", "Avant un an, t'as pas à te faire de soucis, c'est normal", et enfin "Tu sais, j'ai une copine, elle a mis 2 ans pour avoir un bébé et maintenant elle en a 3 alors, franchement, te prends pas la tête!"... Franchement, je me prends pas la tête, je vais juste exploser sous l'emprise brutale d'une envie de fracasser la tête à la prochaine qui me dira des trucs dans ce genre. Stop! J'ai en plus que assez. Pourquoi personne ne comprend ne serait-ce qu'une once de ce que je peux ressentir? Pourquoi toujours les mêmes phrases peu réconfortantes sur la "normativité" supposée de ma physiologie ? Pourquoi enfin la comparaison immédiate avec d'autres "femelles" de mon espèce qui ont déjà passé par là et ont forcément plus souffert que moi. Comme si la plus grande souffrance des autres rendait ma propre peine plus supportable. Comme si l'exemple des autres accélérerait mon ovulation et augmenterait mes chances à procréer. Et que celle parmi ces mères accomplies qui  ne se reconnaît pas dans mon récit d'une angoissée hystérique me jette la première pierre.

jeudi 25 août 2011

Festin nocturne

La bouteille de vin est finie, je me sens si seule...
Il y en a qui diraient "tant mieux" mais ils font ce qu'ils veulent.
Je regrette la fin du festin et les pires pensées
Se pressent pour rendre la nuit plus sombre et corsée.

Je sais, je vais replonger dans mes pires cauchemars.
Ça fait 6 ans que j'essaye de ne pas y croire.
Mais la vérité est plus cruelle que jamais :
La vie triomphe sur la mort de ceux qu'on aimait.

Je sens que je vais pleurer toutes les larmes de mon corps.
Que l'heure est venue d'interrompre tous les efforts.
Combattre la peine ne sert qu'à la faire grandir.
Je vais l'accueillir et je vais la laisser partir.

Une autre bouteille de vin est donc entamée,
Je suis enivrée de suite par l'odeur humée.
La tête qui tourne me lance des appels d'urgence,
Le mal de tête me guette en guise de vengeance.

Mais peu importe la nausée, la douleur et l'alcool,
Les murs qui me tombent dessus, la raideur du sol,
Je tente d'extirper une tique qui s'enfonce dans ma chair,
Une bête noire tout droit sortie de l'enfer.

De ses chélicères elle déchire mon âme en morceaux.
Le vin se mélange au sang qui coule sur ma peau.
Cette danse morbide me vide de tous mes entrailles,
Je tombe par terre épuisée, les sens en pagaille.

Les heures durant je demeure ainsi sans bouger,
Sans dire un mot, mes membres restent figés.
Serait-ce la fin de l'assaut dans la guerre sans limite?
Ou suis-je guérie à jamais de cette peine hypocrite?

Je reste prostrée dans l'espoir d'un réveil sans nuage,
D'une chance de renaître des cendres, tourner la page.
La bouteille de vin est finie et la nuit avec elle.
La peine va revenir, mais peut être moins rebelle...

15.07.11

dimanche 7 août 2011

Il était une fois...

Il était une fois un bateau qui faisait une longue promenade sur la Saône le temps d'un dîner exquis, accompagné de commentaires historiques sur la ville baignée dans la lumière. Rendez-vous à Lyon pour un romantique parcours de l'île Barbe, d'abord sur le Rhône vers la Confluence et puis le long des berges de la Saône pour découvrir le vieux Lyon, ses cathédrales illuminées et ses ponts majestueux.

C'était une surprise. Une mystérieuse aventure d'une femme amoureuse, qui veut plaire et séduire davantage. Une belle rencontre d'une envie soudaine d'épater et d'un désir profond de faire quelque chose ensemble avec celui qu'on aime. Pourquoi pas un dîner en amoureux sur un bateau?

Il était persuadé de dîner dans un restaurant nouveau, soit un restaurant de cuisine russe, soir un restaurant français mais chic. Du genre à vous éclater les papilles et le porte-monnaie en même temps. Sa suprise a été d'autant plus grande qu'en abandonnant le quartier des cafés derrière nous, on est tout de suite tombé face au bateau qui nous attendait à quai. "Mais, on va où au juste?" dit-il en faisant des premiers pas sur le pont de l'Université. "T'inquiète pas, notre restaurant est juste là" - lui dis-je, un sourire en coin. La magie peut commencer.

Une ambiance feutrée de la salle, des serveurs en uniforme des marins, une musique de fond apaisante, un léger bruit des vagues... tout a été conçu pour rendre ce dîner encore plus romantique et inoubliable. Et en ce qui concerne le romantisme, les règles strictes du genre ont été respectés jusqu'aux moindres détails. A peine arrivée à notre table, une serveuse nous apporte des menus. Au bout de quelques minutes d'une scrupuleuse observation, je me rends compte que quelque chose cloche. Je n'ai pas de prix dans mon menu! Je jette un coup d'œil dans celui de M.  : il y a bien des prix. Comme c'est galant de la part du restaurant de proposer des menus "femmes" (je suis invitée, je pense pas à l'argent, je me contente d'être belle) et "hommes" (j'invite, je calcule frénétiquement dans ma tête si tout ça vaut le coup et je me régale)! Sauf que cette fois-là, c'est moi qui invitais! Et même si c'était lui, pourquoi faire la différence? Alors, la femme n'est pas censée se préoccuper du côté pécuniaire de l'affaire car elle est invitée, c'est donc l'homme qui paye, qui investit dans la soirée, qui s'attend à avoir son retour sur investissement. Mais sous quel forme? Devant ma stupéfaction, M. ne peut s'empêcher de sourire. "J'en connais une qui va pas tarder à mettre tout ça sur son blog". On rigole ensemble et échange les menus. Le romantisme avec un léger arrière-goût du sexisme, non merci. D'un seul coup, je l'attire vers moi et lui chuchote dans oreille : "A ton avis, qui a eu le menu sans prix à la table d'à côté?" Juste devant nous, deux femmes d'une trentaine d'année étudiaient leurs menus. Une assez jolie avec de longs cheveux bruns, un jean moulant et un haut simple qui mettait en valeur sa poitrine et l'autre plutôt garçon manqué, une posture raide, des petits bouts de seins sous un t-shirt unisex, un jean noir et des baskets. Un couple lesbien. On n'a jamais su la réponse.

Le repas a été délicieux et contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, bien copieux. Des produits frais de saison rivalisaient avec du fromage crémeux et des desserts succulents. J'ai rarement eu l'occasion de manger aussi bien dans un restaurant, cela été une vraie surprise pour tous les deux. Au moment de régler la note, un serveur nous apporte un carnet discret et le pose délicatement devant le monsieur. Ah non, ça suffit maintenant! Je cherche le serveur et lui indique que c'est moi qui paye et par CB s'il vous plaît. Une nouvelle pensée pour le couple gay d'à côté, qui a eu droit au carnet magique?

En sortant du bateau, un air frais de la nuit nous ramène à la réalité : chercher un bus, une station de métro, rentrer chez soi. La soirée a été exceptionnelle, pleine de douceur et de plaisirs, autant gustatives que culturels. Nous avons découvert Lyon dans toutes ses lumières, à travers les siècles et les quartiers, sur ses artères principales : la Saône et le Rhône. Les deux fleuves qui ne deviennent qu'un seul comme les deux amoureux qui s'unissent pour l'éternité.