Le bleu de la mélancolie sur tes fines paupières
Me laisse deviner la tristesse de ton cœur engourdi
Tu mets ton écharpe de la plus routinière des manières
Tu pars travailler en gardant tes soucis à l'esprit
Le gris du bitume devant toi, tu reprends de la route
Pour mieux oublier le voyage qui s'est mal terminé
Tu donnes l'impression que personne ne te touche ni déroute
C'est que dans tes yeux qu'on peut voir ton âme abîmé
Le vide des feuilles blanches au bureau, tu te met à écrire
Tu prends la parole pour ne pas affronter les questions
Tu dis qu'effacer le passé par des éclats de rire
C'est mieux qu'avaler des cafés et ronger des crayons
Tu trouves tes collègues inquiets mais tu fermes la porte
Le sol brun foncé est jonché des écrits froissés
Il y a des moments où tu te crois, sincèrement, un peu morte
Vidée de toute force de vivre et d'avancer
Si jaune et si frais, le bouquet de jonquilles sur la table
Est vite expédié loin de toute tentative de gaité
Tu gères multitude de dossiers, mais tu sens incapable
De laisser les autres venir te réconforter
L'énervement, la colère et surtout la tristesse
La pause déjeuner est le comble de ton marathon
Tu tentes d'expliquer ton mutisme, par politesse
Et aussitôt tu t'enfermes dans ta belle prison
Un coup de malchance, souvent, ne porte que du rouge
Celui qui annonce la fin de tes rêves les plus chers
Tu veux tout quitter, tout casser, mais ton corps ne bouge
Tu fixes tes bottes écarlates du regard des plus clairs
C'est l'heure de partir du travail, de quitter l'habitude
Encore une journée inutile que tu as bien rempli
A faire oublier à chacun ta soudaine solitude
Les yeux sans éclat dans le bleu de la mélancolie
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