jeudi 25 août 2011

Festin nocturne

La bouteille de vin est finie, je me sens si seule...
Il y en a qui diraient "tant mieux" mais ils font ce qu'ils veulent.
Je regrette la fin du festin et les pires pensées
Se pressent pour rendre la nuit plus sombre et corsée.

Je sais, je vais replonger dans mes pires cauchemars.
Ça fait 6 ans que j'essaye de ne pas y croire.
Mais la vérité est plus cruelle que jamais :
La vie triomphe sur la mort de ceux qu'on aimait.

Je sens que je vais pleurer toutes les larmes de mon corps.
Que l'heure est venue d'interrompre tous les efforts.
Combattre la peine ne sert qu'à la faire grandir.
Je vais l'accueillir et je vais la laisser partir.

Une autre bouteille de vin est donc entamée,
Je suis enivrée de suite par l'odeur humée.
La tête qui tourne me lance des appels d'urgence,
Le mal de tête me guette en guise de vengeance.

Mais peu importe la nausée, la douleur et l'alcool,
Les murs qui me tombent dessus, la raideur du sol,
Je tente d'extirper une tique qui s'enfonce dans ma chair,
Une bête noire tout droit sortie de l'enfer.

De ses chélicères elle déchire mon âme en morceaux.
Le vin se mélange au sang qui coule sur ma peau.
Cette danse morbide me vide de tous mes entrailles,
Je tombe par terre épuisée, les sens en pagaille.

Les heures durant je demeure ainsi sans bouger,
Sans dire un mot, mes membres restent figés.
Serait-ce la fin de l'assaut dans la guerre sans limite?
Ou suis-je guérie à jamais de cette peine hypocrite?

Je reste prostrée dans l'espoir d'un réveil sans nuage,
D'une chance de renaître des cendres, tourner la page.
La bouteille de vin est finie et la nuit avec elle.
La peine va revenir, mais peut être moins rebelle...

15.07.11

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